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Vues de l’édifice de l’Assemblée législative de l’Ontario

Des perspectives historiques de l’édifice de l’Assemblée législative de l’Ontario, Queen’s Park, seront compromises à jamais si un précédent est établi en autorisant un projet de tour de condominiums.

MISE Á JOUR! En octobre 2013, le plan officiel de la ville de Toronto, qui a été modifié pour protéger les vues, est entré en vigueur. 
 
Pourquoi c’est important
Les perspectives accessibles au public de Queen’s Park et de l’édifice de l’Assemblée législative de l’Ontario sont le fruit de plus de 180 ans d’efforts en matière de planification, de conception et d’aménagement paysager visant à créer un cadre cérémonial et monumental pour le siège du gouvernement de l’Ontario. Parmi les cités parlementaires du Canada, l’environnement de l’Assemblée législative de l’Ontario est celui qui a fait l’objet de la planification la plus soigneuse. Le terrain à l’extrémité de l’avenue University a été acquis en 1853 par ce qui était alors la province du Canada, qui y a inauguré l’actuel édifice législatif en 1893. L’ensemble est un excellent exemple de cité parlementaire, qui a pleinement tiré parti de son emplacement de choix au point d’origine d’un axe routier majeur d’une grande ville.
 
La menace
En mai 2010, la Commission des affaires municipales de l’Ontario (CAMO) a statué en faveur d’un projet présenté par la société Menkes Developments Ltd. visant la construction de deux tours de condominiums – de 133 et 127 mètres respectivement – sur le terrain de l’hôtel Four Seasons au 21, chemin Avenue, directement au nord de Queen’s Park. Si elles sont érigées, ces tours dépasseront le toit de l’Assemblée législative et obstrueront sa silhouette emblématique, élément clé de son importance architecturale, depuis le sud le long de l’avenue University.
 
Legislative Assembly
L’orateur de l’Assemblée législative, le service d’urbanisme de la ville et des groupes de défense du patrimoine se sont vivement opposés au projet. Avant la décision de la CAMO, le ministère des Affaires municipales de l’Ontario aurait pu déclarer un intérêt provincial dans l’intégrité des perspectives de l’Assemblée législative, ce qui l’aurait emporté sur toute décision de la CAMO. 
 
Les défenseurs du patrimoine ont fait valoir que d’autres administrations ont pris des mesures pour protéger les points de vue de leurs bâtiments importants. À partir de 1989, la ville d’Ottawa a désigné des perspectives clés d’importants symboles nationaux, puis institué des contrôles de la hauteur et de la densité. 
 
La ville de Toronto et la province ont toutes deux fait réaliser une étude détaillée qui a confirmé la qualité historique particulière de la perspective de Queen’s Park. Le plan officiel de la ville reconnaît depuis 2006 que les points de vue publics doivent être protégés et gérés. Pourtant des politiques abordant la protection du cadre et des vues principales de Queen’s Park qui figuraient dans la version de 1993 du plan officiel n’y sont plus présentes. Ces politiques ont inexplicablement disparu à la fin des années 1990 lorsque les anciennes municipalités du Toronto métropolitain ont été amalgamées à la ville de Toronto.
 
La situation actuelle
Le ministre de la Culture de l’Ontario, Michael Chan, a déclaré que le gouvernement ne contestera pas la décision controversée de la CAMO. En juin 2010, le député provincial Rosario Marchese a présenté le projet de loi 95, Loi interdisant la construction de certains bâtiments au nord de l’Édifice de l’Assemblée législative à Queen’s Park. Ce projet de loi d’initiative parlementaire interdirait la construction de toute structure qui dépasserait la toiture de l’édifice de l’Assemblée législative dans le champ de vision qui se présente depuis l’intersection de la rue Queen Ouest et de l’avenue University. L’adoption du projet de loi invaliderait la décision de la CAMO. Le débat sur le projet de loi aura lieu à l’automne 2010. Ce sera peut-être la dernière occasion de sauvegarder des perspectives emblématiques de Queen’s Park.