Mettons notre patrimoine à l'honneur

La Fête du patrimoine est une occasion de célébrer le patrimoine architectural et les lieux historiques du Canada. La fondation Héritage Canada fait chaque année la promotion du troisième lundi de février comme jour de la Fête du patrimoine. Elle préconise depuis longtemps d'en faire un congé national.

Dans le cadre de son 35e anniversaire, la fondation Héritage Canada (FHC) lancera Héritage 2008 : Un travail qui porte fruit : Carrières en patrimoine bâti. Cette ressource en ligne soulignera les réalisations d’une douzaine de Canadiens aux carrières variées et intéressantes en conservation ou en promotion du patrimoine.

Le Guide des ressources de la Fête du patrimoine de 2008! (pdf)

Un travail qui porte fruit : Carrières en patrimoine bâti

Dans son atelier à Toronto, Jean-François Furieri est penché au-dessus de la table à dessin, un crayon à la main. Du geste assuré que seules des années d’expérience apportent, il esquisse des couronnes, des rosettes et un chérubin tenant une guirlande. Dès qu’il juge l’image assez bonne, il se rend à l’ordinateur finaliser les détails en CAO d’un plâtre ornemental pour un balcon de théâtre dans le cadre d’un projet de restauration. Dans un autre coin de l’atelier, des apprentis versent du plâtre liquide dans des moules faits sur mesure pour une frise décorative faisant partie du même projet de restauration.

Jean-François est la troisième génération de maître plâtrier chez les Furieri. Son atelier, Iconoplast Designs Inc., est situé à Toronto. La firme restaure des plâtres décoratifs et architecturaux de colonnes, de frises, de plafonds et de balcons appartenant à quelques-uns des plus beaux immeubles patrimoniaux d’Amérique du Nord. Au nombre de ces réalisations à Toronto, on compte le One King West, le Musée royal de l’Ontario et le Canon théâtre. À New York, les plâtres de Furieri ornent les théâtres Selwyn, et Lyric/Apollo, et la Manhattan Opera House.

À Québec, Tania Martin rencontre de futurs étudiants pour leur parler d’un cours qu’elle donnera l’été prochain. Les étudiants sont inscrits au programme de maîtrise en architecture. La professeure Martin explique ce que les activités de recherche supposent : mesurer et photographier des églises construites au début du xxe siècle appartenant à deux paroisses gaspésiennes, l’une catholique francophone, l’autre anglicane anglophone; consulter les archives, cartes et documents historiques; et faire des entrevues avec les gens de la communauté pour recueillir leur témoignage. Cette dernière activité est cruciale, souligne-t-elle, car ce sont souvent les souvenirs et les histoires orales qui transmettent la véritable valeur de ces lieux sacrés.

Tania Martin est professeure adjointe à l’École d’architecture de l’Université Laval à Québec. Elle est également titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le patrimoine religieux bâti et membre de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

À Victoria, Steve Barber est un vétéran prêt à reprendre les armes si nécessaire. La ville est en plein essor de construction et la valeur des propriétés y est à la hausse. Barber est le planificateur principal de la conservation du patrimoine de la ville, et il sait ce que cela implique pour les édifices historiques. Les propriétaires subiront des pressions pour vendre leurs propriétés aux promoteurs.

Barber est en train de préparer une liste des édifices à risque. Chose étonnante, cette liste compte des édifices du mouvement moderne des années 1945-1975.

« Le patrimoine ne s’arrête pas en 1945 » rappelle Barber. Il veut recenser les plus belles réalisations architecturales du mouvement moderne et mettre tout en œuvre pour les protéger en tant que lieux historiques. La ville de Victoria l’a fait pour plusieurs immeubles de style victorien, édouardien, italianisant et « Arts and Crafts ». Mais le patrimoine de la ville serait incomplet sans une représentation adéquate du mouvement moderne.

Maître plâtrier. Professeure du patrimoine religieux bâti. Et planificateur en conservation du patrimoine d’une ville moderne et complexe.

Toutes ces personnes travaillent dans le domaine du patrimoine bâti. Nous nous inspirons de leur histoire pour présenter Un travail qui porte fruit.

Nous présentons ici les histoires de plus d’une douzaine de personnes dont les carrières sont certes variées, mais qui toutes gardent les lieux historiques en vie.

Des gens de métier : Norbert et Helga Sattler, un couple qui forme une équipe d’artisans verriers; Gina Garcia, une restauratrice de toiles, de bois peints et de sculptures de métal; et Cameron Forbes, qui dirige une compagnie spécialisée dans la fabrication de toiture de cuivre et d’autres métaux pour des édifices historiques. Quelques-uns sont des menuisiers spécialisés dans la restauration de menuiseries d’époque, de fenêtres, de portes et bien d’autres choses encore. Et, bien sûr, il y a l’histoire de Jean-François Furieri, maître plâtrier.

Des éducateurs : Vous ferez la connaissance de Dave Osborne qui coordonne le nouveau programme de charpenterie et de menuiserie traditionnelles à l’Algonquin College Heritage Institute de Perth en Ontario. Puis vous découvrirez un professeur et un administrateur de Moose Jaw en Saskatchewan qui sensibilise des gens au patrimoine et les prépare à embrasser une nouvelle carrière dans le domaine de la rénovation. Et vous rencontrerez Tania Martin, une professeure qui étoffe la notion de patrimoine religieux bâti.

Des professionnels : Donald Luxton, consultant en patrimoine architectural, auteur et éducateur, est un expert des couleurs d’époque et en technologie. Il y a aussi l’histoire de ce planificateur en conservation du patrimoine de Victoria, qui a travaillé à mettre en œuvre un programme d’incitation fiscale pour encourager la conversion des édifices historiques en bâtiments résidentiels. Enfin, à Calgary, il y a ce promoteur qui a restauré de manière intelligente plusieurs édifices, prouvant ainsi que le patrimoine est un bon investissement.

Des bénévoles : De tous les groupes de bénévoles que compte le pays, nous avons retenu deux exemples seulement : Barry MacDonald, de la Nova Scotia Lighthouse Preservation Society, consacre tout son temps à la protection des phares de sa province natale et à faire adopter une législation fédérale qui protégera tous les phares canadiens. À Montréal, le sénateur Serge Joyal est à la tête d’une campagne de protection et de préservation de la résidence d’un ancien premier ministre du Canada, Louis-Hippolyte La Fontaine.

Nous vous invitons à lire ces quelques modèles de travail et de carrières en patrimoine : construction, art et architecture, génie des matériaux et des structures, et planification.

Pour ceux qui pourraient être intéressés à en apprendre davantage sur ces carrières, voici une dernière réflexion. La conjoncture n’a jamais été aussi bonne pour les hommes et les femmes qui sont prêts à œuvrer dans le domaine du patrimoine bâti. Il y a pénurie de travailleurs qualifiés dans tous les domaines partout au pays.

Pour plus d’informations sur les cours et la formation, les emplois, le marché du travail et le patrimoine bâti en général, prière de consulter les références et le répertoire figurant dans le présent document.

Des gens de métier

Des éducateurs

Des professionnels

Des bénévoles

Par ailleurs, la FHC continuera de mettre en valeur son thème de 2008 à l’occasion de sa conférence annuelle Agir pour l’environnement bâti : un travail qui porte fruit, qui aura lieu à Québec en septembre. Cette conférence incontournable pour les propriétaires, concepteurs professionnels, conservateurs, bénévoles, agents immobiliers, gens de métier, agents subventionnaires, urbanistes, décideurs et administrateurs vise à informer et à rapprocher celles et ceux dont le gagne-pain ou le bénévolat est axé sur les recherches, la restauration, le maintien ou l’interprétation ayant trait au milieu bâti du Canada.