Église anglicane St. Philip
Des vandales ont malmené l’église anglicane St. Philip, qui a 115 ans, en arrachant son clocher après que le municipalité de Portugal Cove-St. Philip’s a refusé d’octroyer au diocèse le permis de démolir qu’il demandait. Et après que le conseil municipal a désigné l’église comme structure du patrimoine municipal, il semble qu’un paroissien ait tenté de détruire ses bancs. Le groupe bénévole The Church By The Sea Inc. et le conseil municipal tentent de trouver une solution qui sauverait l’église historique, mais ils sont confrontés à une administration ecclésiastique intransigeante.
Pourquoi c’est important
Jadis considérée comme le centre de la communauté, l’église anglicane St. Philip a été construite en 1894 sur les fondations d’une première structure de 1848. Surnommée « Church by the Sea », elle est la plus ancienne église subsistant dans la localité de Portugal Cove-St. Philip’s. Sa structure néo-gothique simple au sommet d’une falaise surplombant la mer a longtemps servi de repère aux navigateurs. Les ancêtres de la communauté ont construit l’église; des générations successives y sont allées pour des baptêmes, des confirmations, des mariages et des funérailles. La plus ancienne pierre tombale de son cimetière date de 1801.
La menace
Fermée depuis qu’un plus grand bâtiment a été construit en 2003, l’ancienne église a servi à entreposer des produits recyclables. Bien que sa structure soit solide, elle commence à se détériorer faute de soins; elle n’a plus de chauffage, et le toit a besoin de réparations. En mars dernier, le conseil municipal a refusé l’autorisation de démolir que le diocèse avait demandée. Le lendemain, l’église a été sauvagement vandalisée. Le clocher a été scié et arraché. La municipalité a réagi rapidement : elle a organisé une réunion d’urgence pour désigner l’église comme structure du patrimoine municipal; elle a pris des mesures pour assurer la sécurité du site; et elle a demandé une injonction provisoire pour prévenir toute démolition supplémentaire. À peine quelques jours plus tard, des résidents de Portugal Cove-St. Philip’s ont surpris un paroissien chargeant des bancs de l’église dans un camion et une remorque. L’homme a prétendu avoir reçu des instructions de responsables paroissiaux voulant qu’il les découpe pour en faire des tablettes destinées à la nouvelle église.
Les jours de l’ancienne église sont comptés.
La situation actuelle
Les bénévoles d’un groupe local sans but lucratif, The Church By The Sea Inc., entend sauver le bâtiment sécularisé pour en faire un musée local. Il a reçu l’appui de la Heritage Foundation of Newfoundland and Labrador, du Newfoundland Historic Trust et d’élus provinciaux et fédéraux.
Le maire et le conseil municipal ont autorisé le groupe à fournir des agents de sécurité bénévoles pour aider à prévenir tout nouveau vandalisme. Le groupe a aussi présenté au rév. Edward Keeping une proposition de 13 pages offrant de veiller aux finances du bâtiment et suggérant des sources de financement. Une pétition qui a circulé dans la localité a réuni 600 signatures, dont 150 de paroissiens.
En avril, le diocèse a contesté auprès de la Commission des appels municipaux la décision du conseil municipal de refuser le permis de démolir et de désigner l’immeuble comme structure du patrimoine.
Le président de The Church By The Sea Inc. Stephen Sharpe affirme que son groupe est prêt à recourir à des bénévoles possédant les aptitudes et l’équipement voulus pour réparer le clocher et le remettre à sa place sur la tour de l’église. Entre-temps, il reste là où il est tombé en mars.
Le conseil municipal encourage les résidents à s’unir et à coopérer à des discussions qui pourraient mener à une résolution de la situation. Jusqu’à présent toutefois, malgré de nombreuses demandes, l’évêque a refusé de rencontrer les représentants de The Church By The Sea Inc.
Le cas de l’église anglicane St. Philip a été présenté par Steve Sharpe, du groupe The Church By The Sea Inc.
Mise à jour : En 2013, le diocèse a fait appel avec succès d'une décision du conseil municipal qui aurait obligé le diocèse d’effectuer des réparations à l’église. En octobre 2014, l’évêque a donné à la paroisse son autorisation d’obtenir un permis de démolition pour l’église, entendant que la paroisse veut établir un parc commémoratif et un columbarium dans sa place. En avril 2015, suivant un débat long et acrimonieux, le conseil municipal a voté en faveur de la démolition.
Mise à jour : En septembre 2015, un permis de démolition a été délivré. Les travaux de démolition ont commencé peu après.