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Étude de cas 3

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Lieux de culte : Adaptations réussies
Étude de cas no 3
Église Notre-Dame-de-Jacques-Cartier
Québec (Québec)

Par Nicole Sammut

Aperçu historique

L’église catholique Notre-Dame-de-Jacques-Cartier, sur la rue Saint-Joseph Est dans la basse-ville de Québec, a été construite en 1851. L’architecte Raphaël Giroux en a dressé les plans, tandis que le sculpteur Ferdinand Villeneuve, alors à l’aube de sa carrière, a conçu l’aménagement intérieur. Le style néo-classique est marqué par des colonnes cannelées disposées en arc de triomphe flanqué de galeries latérales. Bien que des peintures et sculptures d’Adolphe Rho ornent l’intérieur, l’église est surtout réputée pour sa simplicité. Le buffet de l’orgue Casavant, datant de 1913, est considéré comme un des plus beaux de Québec.

Avant 1865, les paroissiens étaient les membres d’un groupe exclusif connu sous le nom de Congrégation mariale. Par la suite, l’église a été intégrée à la paroisse Saint-Roch pour desservir le nombre croissant de fidèles dans la basse-ville.

La communauté intervient

Avec le temps, la démographie de la basse-ville a évolué. L’église Notre-Dame-de-Jacques-Cartier a commencé à souffrir d’une baisse de la fréquentation et par conséquent d’une réduction des fonds.

Par la suite, la demande de locaux communautaires a augmenté. Même si les coûts élevés de l’entretien et de la conservation du bâtiment menaçaient l’avenir de l’église, les paroissiens ont refusé de la vendre. Il fallait une solution qui permettrait que l’église continue de servir de lieu de culte tout en rentabilisant l’espace pour aider à défrayer les coûts d’entretien.

En 2003, la communauté paroissiale a choisi une formule selon laquelle l’église serait en partie transformée afin d’aménager des bureaux pour des groupes sociaux et communautaires dans les galeries latérales. L’intérieur se prêtait à la pose de murs de gypse amovibles séparant les nouveaux bureaux de la galerie principale, de l’autel et de l’orgue. Les différentes aires coexistent indépendamment dans le même bâtiment. Même si les rénovations ont réduit l’espace consacré au culte, les paroissiens ont bien accueilli la décision puisqu’elle a permis de préserver l’esprit et la fonction de l’église. Les transformations ont respecté l’allure d’origine à l’intérieur, et laissé l’extérieur intact. Elles ont ainsi assuré la continuité historique dans le quartier.

L’avenir

Aujourd’hui, l’église Notre-Dame-de-Jacques-Cartier trouve son compte dans les transformations. Sa nature spirituelle et sa fonction religieuse sont préservées alors que des bureaux ont été aménagés dans les galeries latérales. L’église est plus rentable et elle peut contribuer à de nouveaux projets proposés pour le bâtiment.

À l’avenir, la nef centrale pourrait être utilisée pour des réunions, des concerts, des spectacles et des expositions. Des changements supplémentaires qui sont maintenant envisagés pourraient nuire davantage à l’intégrité de l’espace intérieur : le remplacement des bancs d’église par des chaises qu’on pourrait déplacer, et l’installation d’un nouvel autel permettant de célébrer la messe indépendamment des autres manifestations et représentations. Les églises sont confrontées à de tels compromis en vue d’assurer le financement nécessaire à la viabilité de leurs bâtiments. Dans le cas de Notre-Dame-de-Jacques-Cartier, l’église réussit à préserver son importance dans la basse-ville de Québec.