Le premier exemple vient de Philadelphie (Pennsylvanie) où le groupe Partners for Sacred Places a aidé à transformer l’église méthodiste unie Calvary, qui était vacante et négligée. Cinq congrégations actives y ont élu domicile, et il s’y organise un éventail d’activités séculaires. Partners for Sacred Places est un organisme non confessionnel sans but lucratif qui s’emploie à protéger les anciens immeubles religieux aux États-Unis et à promouvoir leur utilisation active par la communauté.
Lieux de culte : Adaptations réussies
Étude de cas 1
L’église méthodiste unie Calvary
Philadelphie (Pennsylvanie)
Par: Nicole Sammut
Aperçu historique
L’église méthodiste unie Calvary est située à l’angle de la 48e Rue et de l’avenue Baltimore, à Philadelphie Ouest. Elle a été construite en 1906-1907 par les architectes new-yorkais William R. Brown, George Curtis Gillespie et Henry Clay Carrell. Bien que l’extérieur soit de style gothique anglais, l’intérieur est atypique. Outre sa collection de fenêtres en vitraux – y compris deux immenses fenêtres Tiffany dans le sanctuaire –, l’église possède un unique et immense dôme en vitraux.
À la suite de l’évolution démographique des années 1970, la congrégation s’est trouvée réduite et incapable de supporter les frais d’entretien qui allaient en augmentant. L’immeuble s’est ainsi délabré. Dans les années 1990, les besoins croissants d’entretien ont engendré des problèmes structuraux et la congrégation a décidé de vendre. Faute d’acheteur, l’église est restée inoccupée pendant des années. La congrégation a dû se résoudre à réduire le prix demandé et a tenté de vendre séparément les vitraux et le dôme.
La communauté intervient
Tenant à ce que l’église méthodiste unie Calvary conserve ses fenêtres en vitraux, la communauté a tenté de chercher avec la congrégation des options susceptibles d’assurer l’avenir du monument. Grâce à l’aide de l’évêque de l’Église méthodiste unie, le dôme en vitraux a été ramené à l’église tandis que les membres de la congrégation et des chefs de file de la communauté s’efforçaient de trouver de nouvelles vocations pour le bâtiment. Ils avaient pour but de repérer des moyens d’obtenir les revenus voulus pour que l’église Calvary puisse continuer de servir de lieu de culte. Or il se trouve que la communauté cherchait justement un immeuble comme centre d’activités et des arts.
Soutien et financement
Le financement des projets de restauration et de transformation a bénéficié de l’initiative de l’organisme sans but lucratif Partners for Sacred Places. Cet organisme national non confessionnel s’emploie à aider les congrégations et leurs communautés à entretenir et utiliser les lieux de culte historiques. Le programme New Dollars/New Partners, qui vise à susciter un appui financier auprès de sources extérieures à la communauté religieuse, a permis de réunir suffisamment de fonds pour aider à l’entretien et la restauration de bâtiments religieux menacés, et assurer leur survie. Robert Jaeger, codirecteur de Partners for Sacred Places, a aidé à mettre sur pied le groupe Friends of Calvary réunissant des membres de la communauté déterminés à trouver une solution qui préserverait le bâtiment. Après de longues discussions, ils ont convenu que l’immeuble pourrait servir à la fois de lieu sacré et de lieu pour l’organisation d’événements laïques et de représentations des arts de la scène.
Un autre organisme sans but lucratif, Calvary Center for Culture and Community (CCCC), a été constitué par l’église méthodiste unie Calvary et chargé non seulement d’élaborer des programmes mais aussi de recueillir des fonds pour rafraîchir le bâtiment. Son succès a permis de réparer la maçonnerie, de restaurer les pignons, d’isoler le grenier et de transformer le sanctuaire, qui était devenu un entrepôt en piètre état, en scène de théâtre.
L’avenir
L’église méthodiste unie et centre culturel et communautaire Calvary est aujourd’hui un centre actif et pleinement intégré au sein de la communauté. Il accueille non seulement quatre congrégations chrétiennes et la synagogue Kol Tzedek, mais aussi des activités laïques. De nombreuses organisations y ont aménagé des bureaux permanents, et des compagnies de théâtre en ont fait un lieu de premier plan pour les arts. Aujourd’hui, il peut servir de modèle pour les églises urbaines. L’immeuble est toujours un lieu sacré, mais il est enrichi par les programmes communautaires et artistiques qui en ont fait un centre polyvalent intégré.
Le CCCC continue de recueillir des fonds; il a lancé une campagne de 2 millions de dollars pour la restauration.