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Les phares du Canada –

L’HEURE DU COUVRE-FEU A-T-ELLE SONNÉ?

Les collectivités locales se font refiler le fardeau financier alors que le gouvernement abandonne des centaines de phares patrimoniaux « excédentaires ».

Pourquoi c’est important

Les phares font partie intégrante de l’identité, de la culture et de l’histoire du Canada. Au-delà de leur utilité traditionnelle comme aides à la navigation, ils sont des monuments au fier patrimoine maritime du Canada et ils sont importants pour la viabilité économique et sociale des collectivités auxquelles ils sont associés. La plupart des phares sont aux mains du ministère fédéral des Pêches et des Océans, et quelques-uns, de l’Agence Parcs Canada.

La menace

En 2008, grâce aux efforts de sénateurs, de députés, d’organismes voués au patrimoine et de citoyens individuels, la Loi sur la protection des phares patrimoniaux (LPPP) a été adoptée. Elle promettait une protection de ces sites vulnérables du patrimoine fédéral. En mai 2010 toutefois, le ministère des Pêches et des Océans (MPO) a déclaré presque tous ses phares – près de 1000 – excédentaires. Il a ainsi effectivement émasculé la LPPP et refilé la responsabilité de la protection des phares aux collectivités locales.

La LPPP permet que les phares déclarés « excédentaires compte tenu des exigences opérationnelles » soient protégés selon la loi uniquement dans les cas où une personne ou un organisme présente une promesse écrite d’acheter ou d’acquérir le phare et d’en protéger le caractère patrimonial.

Les Canadiens avaient jusqu’au 29 mai pour proposer la désignation en vertu de la LPPP de phares qui leur importent. En fin de compte, 347 désignations ont été proposées. La presque totalité de ces phares ne seront toutefois désignés que si une organisation ou un groupe disposé à en faire l’acquisition et à y investir présente une proposition. De nombreuses collectivités seraient disposées à offrir d’acquérir ou acheter leurs phares locaux, mais les phares ne sont pas tous aisément accessibles, faciles à entretenir ou entourés par une collectivité active. Les phares sont souvent des structures complexes et isolées qui exigent des investissements périodiques et de l’équipement spécial. C’est le cas par exemple des phares à Race Rocks (Colombie-Britannique), l’île Christian (Ontario), Gannet Rock (Nouveau-Brunswick), l’île Sambro (Nouvelle-Écosse) et Cap-des-Rosiers (Québec). Ces phares, qui sont nombreux à avoir un caractère indéniablement emblématique et historique, seront abandonnés à leur sort à défaut d’un apport financier.

La situation actuelle

En mars 2011 dans son Rapport sur la mise en œuvre de la Loi sur la Protection des phares patrimoniaux, le Comité sénatorial permanent des pêches et des océans a recommandé que le gouvernement du Canada verse des fonds de démarrage qui aideraient à entreprendre une vaste campagne de financement pour la restauration et la préservation des phares historiques subsistants du Canada. En janvier 2012, la FHC a lancé une pétition nationale à l’appui de cet appel à un appui financier. Elle a ainsi recueilli des milliers de signatures de partout au Canada. En avril, la FHC a créé un fonds de dotation fournissant des subventions pour la réparation et la conservation de phares du littoral de la baie de Fundy en Nouvelle-Écosse. Ces dernières semaines, la FHC a par ailleurs rencontré des représentants du ministre des Pêches pour discuter de la possibilité que le ministère aide à financer la campagne de collecte de fonds de la FHC visant expressément à soutenir les collectivités qui assument la responsabilité de phares patrimoniaux.