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Immeuble de la Banque de Montréal

Immeuble de la Banque de Montréal – 10089, avenue Jasper, Edmonton (Alberta) – UNE REMARQUABLE TOUR BANCAIRE DE STYLE MODERNE RISQUE D’ÊTRE LIQUIDÉE
Un propriétaire intraitable entend niveler un des plus beaux immeubles à bureaux du patrimoine moderne d’Edmonton, situé à une des intersections les plus en vue du centre-ville, pour faire place à un stationnement souterrain, un bâtiment de deux étages et une entrée de métro.

Pourquoi c’est important
Bénéficiant d’un emplacement de choix à la plus importante intersection d’Edmonton, la Banque de Montréal est un exemple exceptionnel d’architecture moderne et un monument qui a aidé à faire de la ville un centre urbain moderne. Construit en 1963, l’immeuble de 10 étages arbore des lignes nettes faites de bandes horizontales et verticales, des fenêtres à cadres métalliques, un toit plat et des matériaux de grande qualité tels que briques vertes vitrifiées et panneaux en gneiss de Morton de couleur saumon. Il est le fruit du premier partenariat entre un des plus grands cabinets d’architectes d’Edmonton, Rule Wynn Rule, et le promoteur immobilier Oxford qui a construit une bonne part du centre-ville d’Edmonton dont les ensembles McCauley Plaza et Edmonton Centre.

La menace
L’immeuble de la Banque de Montréal est passé entre les mains de trois propriétaires depuis 10 ans. L’absence d’occupants au rez-de-chaussée et des années de négligence ont occulté ses qualités architecturales aux yeux des résidents de la ville. La banque a quitté le bâtiment en 1986. Il a continué de servir d’immeuble à bureaux jusqu’en 2003, quand Worthington Properties a expulsé les locataires en vue de le transformer en condominiums. En 2007 un nouveau propriétaire, la société de placement immobilier Dundee, a conçu le projet de construire une tour sur le site. Il a cependant vendu l’immeuble la même année.
Le propriétaire actuel de l’immeuble est la société américaine General Electric Capital Real Estate. Celle-ci souhaite démolir la structure, ainsi que son voisin l’historique théâtre Odeon datant des années 1950, pour construire un bâtiment de deux étages et un stationnement souterrain dans le cadre de la rénovation d’une tour de bureaux adjacente. Elle a évoqué des problèmes dans le toit et la tuyauterie ainsi que la présence de moisissure qui rendraient toute remise en état impossible, mais aucune évaluation indépendante ne l’a confirmé.
GE Capital Real Estate a demandé un permis de démolir au début de mai 2011. La Commission historique d’Edmonton, un comité consultatif du conseil municipal, a pris connaissance de la menace pesant sur l’immeuble à la fin de mai. Il a aussitôt fait rédiger un énoncé d’importance qui soulignait le rôle central de la structure dans la reconstruction du centre-ville d’Edmonton au cours des années 1960 et 1970. La Commission a souligné les efforts proactifs déployés par la ville depuis quelques années pour faire connaître la valeur de son patrimoine moderne en ajoutant presque 100 immeubles modernes d’avant 1960 à son répertoire du patrimoine.
Ironiquement, le jeune âge de l’immeuble de la Banque de Montréal, 48 ans, a joué contre lui. Il a empêché l’inscription au répertoire du patrimoine de la ville, et par conséquent la désignation patrimoniale et la possibilité de subventions à la restauration. Les règlements du patrimoine précisent que les immeubles doivent avoir au moins 50 ans pour être pris en considération. Un permis de démolir a été délivré le 15 juin. Aucun projet n’a été signalé visant le recyclage des matériaux, de sorte qu’il s’agit d’un gâchis écologique aussi bien que patrimonial.

La situation actuelle
Entre mai et le début de juillet, le groupe Facebook BMO 63 a réuni des centaines d’adhérents favorables à la préservation, et le dossier a fait l’objet d’un vif débat dans les journaux locaux. Le 13 juillet, le comité exécutif de la ville a voté contre une demande de retarder la démolition de l’immeuble. Si la ville
avait décidé de protéger l’immeuble de la Banque de Montréal en tant que bien du patrimoine sans le consentement du propriétaire GE Capital Real Estate, la loi provinciale sur le patrimoine aurait exigé qu’elle dédommage GE à concurrence de la pleine valeur commerciale du site. Elle aurait ainsi risqué d’épuiser l’ensemble du budget affecté à la conservation du patrimoine.
Ces dernières semaines des palissades ont été érigées autour du bâtiment, et la démolition pourrait commencer à tout moment.
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