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2006

2006 : Actualité, liens dynamiques et lieux historiques : le patrimoine à l’ère de l’électronique

Actes de la conférence 2006 (PDF)

C’est dans l’ancienne gare d’Ottawa devenue centre de conférence qu’a eu lieu notre conférence annuelle en octobre. L’événement d’une durée de trois jours a mis l’accent sur les nouvelles technologies qui permettent de partager l’information et de sensibiliser le public aux enjeux de la conservation du patrimoine. Des exposés ont été présentés entre autres sur la reconstruction numérique de bâtiments, la création et la gestion d’inventaires et de répertoires et la gestion de projets de réhabilitation. En outre, on a présenté des renseignements pratiques sur la promotion de la conservation par le Web et Internet et sur les moyens de communiquer efficacement avec les médias.

Les 200 délégués comprenant planificateurs, architectes, éducateurs, conservateurs, étudiants, bénévoles et autres défenseurs du patrimoine ont été captivé par la conférencière d’honneur Elizabeth May, ancienne directrice générale du Sierra Club du Canada. Dans une allocution dynamique portant sur les raisons pour lesquelles la conservation est importante, Mme May a déclaré que plusieurs des outils et stratégies utilisés pour sortir le mouvement environnemental de l’ombre et le hisser sur la scène nationale peuvent également être adoptés par le secteur de la conservation du patrimoine. Savoir comment « raconter son histoire » contribue à tisser des relations, à attirer l’attention des médias, à influencer les politiciens et à rallier les gens à son point de vue. (Pour un exposé plus détaillé du discours- programme de Mme May, voir page 43.)

Gilles Morel, directeur de la Société de développement de Montréal, a présenté le fascinant site Web du Vieux-Montréal, qui remporte un grand succès. Le site donne à un public diversifié l’accès à un guichet unique tout en faisant la promotion du quartier historique. En 2005-2006, il a accueilli un million de visiteurs. On y trouve une multitude de renseignements pratiques : la carte des stationnements, une visite éclair, une chronologie de son histoire, une galerie de photos, un important inventaire architectural, un guide pour la réalisation de travaux de rénovation ou de restauration, et bien d’autres choses encore. Un autre outil Web, celui-ci axé sur l’Ouest canadien, a été présenté par Mme Adriana Davies de la Heritage Community Foundation de l’Alberta. L’encyclopédie en ligne de l’Alberta est une nouvelle ressource visant à mobiliser le public et à faire connaître le patrimoine. Le site a enregistré plus de 1,5 million de visites de plus de 20 minutes. Mme Davies a souligné que les ressources numériques sont un excellent véhicule pour démontrer la pertinence des collections, des immeubles historiques, des paysages et d’autres ressources patrimoniales, et qu’elles offrent aussi de nombreuses possibilités de créer des partenariats – publics ou privés. (Voir www.vieuxmontreal.qc.ca et www.albertasource.ca.)

Le programme de la conférence comprenait en outre des séances sur la planification de la préservation à l’aide « d’outils de visualisation » et sur la gestion du patrimoine à l’aide d’archives électroniques. Les délégués ont pu apprécier un éventail d’études de cas, allant d’une animation pour le contrôle de la hauteur des constructions afin de protéger les vues historiques de la capitale nationale jusqu’à une base de données pour une gestion systématique des biens patrimoniaux de Winnipeg, en passant par un système primé pour l’inventaire des 7 000 immeubles patrimoniaux de Brantford en Ontario.

Plusieurs présentateurs ont reconnu que l’ère numérique comportait bien des défis – l’appréhension des nouvelles technologies, les coûts astronomiques de la numérisation, de l’entretien et de la mise en valeur des collections, de même que la nécessité de recourir à une expertise spéciale pour créer des contenus éducatifs multimédias pour les professionnels et pour les amateurs éclairés –, mais tous ont convenu que ses qualités d’innovation sont indiscutables.

Des représentants du mouvement de la conservation au Canada, en Angleterre, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis ont discuté de l’intérêt des répertoires de lieux patrimoniaux nationaux et sur les problèmes semblables auxquels ils font face pour la numérisation des inventaires. Inauguré en 2003, le Répertoire canadien des lieux patrimoniaux – une liste exhaustive des lieux historiques de tout le Canada reconnus par les gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux et locaux – comprend 6 000 inscriptions; on prévoit que 20 000 autres s’y ajouteront d’ici 2014.

Le Carleton Immersive Media Studio (CIMS) a retenu toute l’attention avec sa surprenante reconstruction numérique du boulevard Saint-Laurent à Montréal souvent appelé « la Main ». La portée de la désignation d’un paysage urbain vivant en tant que lieu historique national vient souligner la relation qui lie les gens au lieu, relation qu’évoquent plus difficilement les modes traditionnels d’enregistrement du patrimoine. La technologie employée par le CIMS a littéralement transporté les délégués sur « la Main » – un lieu historique national désigné – au moyen d’un environnement numérique d’immersion interactive de 360 degrés conçu selon le point de vue du piéton. Ce studio interdisciplinaire où l’on trouve des membres issus des domaines de l’architecture, du design industriel, des technologies de l’information, de l’électrotechnique et des études culturelles, cherche à intégrer la production de contenus et la recherche technique appliquée.

La question de la gestion des grands portefeuilles de biens patrimoniaux, notamment ceux du gouvernement fédéral comme les Travaux publics et Services gouvernementaux Canada et du ministère de la Défense nationale, a été analysée lors d’une séance plénière dirigée par Julie Harris, directrice de Content Works Inc. Celle-ci a été suivie d’une table ronde avec des représentants du gouvernement. Malgré le nombre élevé d’immeubles fédéraux construits depuis la Seconde Guerre mondiale et pour lesquels une évaluation relative à la valeur patrimoniale doit être faite, il nous manque une politique de gestion d’immeubles à long terme qui assure une protection durable et un engagement à la réutilisation. Donner aux gestionnaires les outils dont ils ont besoin pour protéger le caractère patrimonial des propriétés historiques fédérales, combler les carences de politiques du Conseil du Trésor et assurer la croissance du portefeuille du patrimoine fédéral, voilà quelques-uns des défis qui devront être relevés.

La conférence annuelle de la FHC a également offert un atelier itinérant d’une demi-journée sur la gestion de la préservation qui était axé sur les activités de planification dans quatre lieux géographiques et une série de promenades guidées dans le secteur historique d’Ottawa – y compris le secteur du marché By.

La FHC tient à remercier tous ceux qui ont contribué aux riches discussions qui ont structuré le programme de la conférence et tous ceux qui ont bien volontiers partagé leurs connaissances et leur passion lors de notre conférence à Ottawa.