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Arrondissement historique de Sillery

Nouvelle!La lettre de la Fiducie nationale du 2 juin au Maire Labeaume exigeant le respect de l'intégrité des Grands Domaines est lue durant une consultation publique attendue par plus de 600 personnes! L'énorme flot de recommendations des citoyens a repoussé, à l'automne, l'adoption du PPU, laissant suffisamment de temps pour considérer des révisions.

Québec (Québec)
UN PATRIMOINE À L’AVENIR INCERTAIN MALGRÉ UNE DÉSIGNATION PROVINCIALE REMONTANT À 1964
Dès 1964, la province de Québec a fait preuve de vision en choisissant de protéger un paysage culturel exceptionnel caractérisé par de grandes propriétés traditionnelles et de vastes espaces verts. Aujourd’hui que des promoteurs d’immeubles de condominiums convoitent l’arrondissement historique de Sillery, des défenseurs du patrimoine pressent les autorités d’appliquer la loi et de veiller à un aménagement respectueux.

Pourquoi c’est important
L’arrondissement historique de Sillery longe le fleuve Saint-Laurent sur 3,5 kilomètres. Il est dominé par de grandioses propriétés intégrées à un pittoresque cadre naturel. Le secteur témoigne d’époques successives d’occupation (le Régime français, les barons du bois du 19e siècle, puis les communautés religieuses et leurs établissements). Il a été appelé un berceau de la nation québécoise. Aujourd’hui, des lignes de cadastre des trois grandes périodes d’occupation sont encore visibles, et les bâtiments, les boisés, les panoramas et les espaces verts continuent de refléter l’envergure et le caractère des grands domaines d’antan.
Le développement a menacé l’intégrité du secteur à partir des années 1950; en 1964, le ministère de la Culture du Québec a réagi en créant l’arrondissement historique de Sillery. Cette décision éclairée visait à préserver les grandes propriétés du lotissement et d’un aménagement inapproprié. Collectivement, ces propriétés offrent un énorme potentiel sur les plans des loisirs, de l’éducation, du tourisme et d’un aménagement soigneusement planifié.

La menace
Ces dernières années, des rumeurs de projets d’aménagement ont suscité les plus vives inquiétudes. À l’automne 2010, malgré la désignation d’arrondissement historique, la ville et le ministre de la Culture ont autorisé le lotissement de la propriété du cimetière Saint-Patrick (dans le domaine de Woodfield de l’arrondissement). On craint qu’un projet de condominiums de luxe entraîne la destruction d’arbres datant du Régime français. Plusieurs autres propriétés de l’arrondissement sont menacées tandis que des communautés religieuses soupèsent les possibilités qui s’offrent à elles. Le maire de Québec a exprimé sa disposition à permettre de nouveaux lotissements.
Des bénévoles des secteurs du patrimoine naturel et du patrimoine culturel font oeuvre commune en vue de relancer le combat gagné en 1964, quand des pressions semblables avaient été endiguées grâce à une protection légale. Tous conviennent que le lieu mérite la plus grande vigilance afin que tout changement respecte les panoramas, l’aménagement du terrain et le caractère historiques.

La situation actuelle

Modélisation de l'impact sur le paysage.

Les défenseurs d’une stratégie de développement axée sur la conservation ont beaucoup fait pour sensibiliser le public. Ils ont aussi demandé un moratoire sur l’aménagement ou le lotissement pendant que les problèmes sont examinés et qu’un plan viable est élaboré. Un récent plan de gestion publié par le ministère de la Culture a été bien reçu, et il y a un désir d’assurer une protection provinciale. Toutes les parties attendent impatiemment un plan particulier d’urbanisme que la ville de Québec prépare pour le secteur et qui a été promis cet automne.

Une pétition a été créée en juin 2012 demandant au maire d'arrêter la destruction du site historique et de travailler à un plan de conservation, de mise en valeur et de développement durable.

MISE À JOUR : En février 2015, la ministre de la Culture et des Communications a approuvé à titre préliminaire le programme particulier d’urbanisme (PPU) de la ville de Québec prévoyant la construction de 800 nouveaux logements sur 8 % de la superficie du site. La ville espère encourager des promoteurs à acheter et restaurer les anciens bâtiments du patrimoine de congrégations religieuses en contrepartie du droit d’aménager les terrains environnants. La ville soutient que de nouveaux projets d’aménagement sont nécessaires pour attirer l’investissement nécessaire à la préservation du site.

La ministre a déjà approuvé, sans consultation publique, le projet domiciliaire Sous-les-bois qui occupera une partie du terrain appartenant au Collège Jésus-Marie et au domaine Benmore. Le prédécesseur de la ministre avait bloqué le projet, qui prévoyait à l’origine la construction de 300 condos. Commentant la décision de la ministre, un porte-parole a indiqué que le promoteur avait apporté à son projet des modifications respectant le plan provincial de conservation du site.

À la lumière de la décision de la ministre, la ville a annoncé qu’elle entamerait ce printemps une consultation publique sur son PPU. Son adoption sera soumise au vote du conseil municipal, probablement à la fin de juin.