You are here

Bâtiment no. II de l’exposition du Dominion

13e Rue, Brandon (Manitoba) – LIEU HISTORIQUE NATIONAL. RESTAURATION EXTÉRIEURE COMPLÈTÉE EN 2014

Le bâtiment d’exposition no II de Brandon était au bord de l’effondrement en raison d’un manque d’appui financier de la part des gouvernements provincial et fédéral – qui ont pourtant tous deux désigné ce monument au titre du patrimoine agricole du Canada. L'inscription sur le palmarès des 10 sites menacés a aidé à stimuler les efforts pour préserver l'un des rares bâtiments de l'époque des grandes foires agricoles.

Pourquoi c’est important
Des générations de familles ont rendu hommage à l’agriculture et à l’industrie manufacturière sous l’impressionnant toit en dôme du bâtiment d’exposition no II. Ce monument architectural est le dernier survivant des bâtiments construits pour l’exposition du Dominion organisée à Brandon en 1913. Dessiné dans le style Beaux-arts classique par Walter H. Shillinglaw et David Marshall, deux réputés architectes de Brandon, l’immeuble a aussi servi aux trois manifestations annuelles de l’Exposition provinciale du Manitoba (EPM) : la Foire royale agricole d’hiver du Manitoba, la Foire estivale du Manitoba et l’Exposition de bétail du Manitoba. Le bâtiment était déjà un lieu historique national désigné; en 1984, la province l’a déclaré un lieu patrimonial désigné, le reconnaissant comme « un des rares exemples subsistants des bâtiments agricoles construits au Manitoba ».

Pourquoi c’est menacé
Le bâtiment d’exposition no II était en mauvaise condition et se détériorait rapidement. Quand il a été nommé au palmarès en 2009, il risquait de s’effondrer dans quelques années. Les murs comportaient des trous et des brèches exposant la structure aux vandales et au risque d’incendie. L’EPM utilisait l’immeuble comme entrepôt tout en cherchant des fonds qui lui permettraient de restaurer le monument et l’adapter afin d’accueillir les bureaux de cinq organismes sans but lucratif ainsi qu’un musée interactif pour enfants. L’immeuble appartient à Keystone Agricultural and Recreational Centre Inc., dont les ressources financières ne lui ont pas permis de payer les réparations nécessaires pour pallier la détérioration de la structure. Keystone voudrait demander l’annulation de la désignation du bâtiment d’exposition no II, en vue de le démolir.

La situation actuelle
La communauté a manifesté un vaste appui à la restauration du bâtiment. Outre les organismes sans but lucratif intéressés à s’y installer en raison de son lien historique à l’agriculture et à Brandon, le Musée du Programme d’entraînement aérien du Commonwealth s’est engagé à fournir de nouvelles fenêtres et le Musée agricole du Manitoba, à Austin, le bois pour remplacer le parement extérieur. Les trois municipalités voisines ont accepté d’adopter des résolutions appuyant le projet, tout comme le comité du patrimoine municipal de Brandon. L’EPM n’a pas réussi à obtenir des fonds dans le cadre du programme Chantiers Canada, et sa directrice générale Karen Oliver est inquiète de l’avenir du lieu. « Le bâtiment a peut-être vécu son heure de gloire, et c’est triste à dire, affirme-t-elle. Le temps joue contre nous, et nous n’avons pas les moyens de le sauver. » Elle estime que sa transformation en centre voué à l’agriculture et à l’éducation serait un excellent moyen d’utiliser le bâtiment, et une bonne solution à la problématique. Un important engagement financier de la part d’un organisme provincial ou fédéral pourrait donner à l’immeuble de bonnes chances de retrouver toute sa splendeur.

En 2009, le gouvernement fédéral s’est engagé à verser 450 000 $ en fonds de contrepartie pour la conservation du Bâtiment d’exposition – toit, fenêtres, murs et tours angulaires caractéristiques –, dans le cadre du Programme de partage des frais des lieux historiques nationaux. En 2010, la province du Manitoba ajouté 500 000 $. En avril 2014, les rénovations extérieures étaient terminées. Le projet de 3 millions de dollars a coûté 1 million de dollars de moins que prévu, grâce à l’apport de bénévoles locaux. Cependant, il faudrait encore un financement supplémentaire pour mener à bien des travaux intérieurs.